Escapade uruguayenne

Me voici donc de retour à Buenos Aires. Je retourne dans la même auberge. Certains y sont toujours depuis mon précédent départ, à faire visiblement la fête depuis une semaine. Je me retiens de poser leur question pour savoir s'ils ont mis les pieds dans la ville, ou si pour eux la visite d'un pays se limite au 4 murs de l'auberge. Ce trio formé d'un canadien, d'un australien et d'un américain me conforte, même s'il ne faut pas faire de généralités, qu'il existe une façon anglo-saxonne de « voyager ».

Mon retour à Buenos Aires me permet d'aller faire un petit en Uruguay, à Colonia del Sacremento, la seule ville uruguayenne inscrite au patrimoine de l'UNESCO.

Il y a coté pratique à aller en Uruguay. Se renflouer financièrement. Il faut savoir que la situation économique de l'Argentine est loin d'être au beau fixe (on oublie souvent les méfaits d'une grande inflation parce que la situation n'est plus d'actualité en Europe, mais ici, c'est assez handicapant). Donc on est limité en retrait aux guichets automatiques (1.000 pesos seulement par retrait). Et qui plus est, les Argentins ne peuvent pas retirer autant de dollars qu'ils le veulent. Il y a un plafond.

Le premier point a pour conséquence qu'on voit régulièrement la queue dans certains banques au distributeur (pour les chanceux qui ont une carte de crédit), et que pour aller au guichet, c'est pire. On se croirait à la sécu. Une salle d'attente pleine. Un agent d'accueil qui te tend le numéro 372 tandis qu'on appelle le numéro 180...

Le second point a permis l'essor d'un marché noir des monnaies étrangères. Comme les Argentins sont limités pour acheter des dollars, ils les achètent au marché noir parfois jusqu'à 50% au dessus du cours officiel (ça marche aussi pour les euros). Et donc on trouve dans certains coins de Buenos Aires (rue Florida en tête), des « agents de change », dans la rue, qui te rachète des devises étrangères 25 % au dessus du cours officiel – ils les revendront encore plus cher en quelques heures. Seul souci, ils circulent à priori beaucoup de faux-billets à Buenos Aires.

Aller en Uruguay m'aurait permis de retirer des dollars et les revendre dans la rue. Mais, refroidi par le risque de me retrouver avec des faux-billets, je n'ai pas osé prendre de risques financiers. Sachez néanmoins que tout ceux que je connais qui s'y sont essayés n'ont eu aucun problème et ont donc fait un joli bénéfice. Changer son argent dans la rue est très courant, même si je n'ai pas pris le risque de le faire.

Je me contenterai de visiter la ville de Colonia, sans revenir avec des dollars, après tout mon voyage n'est pas là pour m'enrichir pécuniairement, je m'enrichis de beaucoup d'autres façons.

Le trajet en bateau pour traverser le fleuve prend 1h ou 3h suivant le type de navette que l'on prend (l'express est bien entendu plus cher). Parce qu'à cet endroit le fleuve fait 80 km de large tout de même.

En mode économie, je prends la navette de 3h et arrive à Colonia vers 13h. Sauf qu'il y a une heure de décalage. Il est 14h en fait quand j'arrive, et je dois être revenu au port pour 19h. Ça fait court comme visite. De plus, les musées ferment à 16h30. Mon conseil : passez une nuit sur place !

La ville a été l'enjeu de conflits en espagnols et portugais, on retrouve donc différents styles d'architectures dans la vieille ville. Les musées sont assez particuliers. Plusieurs petites maisons font office de musées en lieu et place d'un bâtiment unique. On visite trois pièces dans une maison, puis il faut aller dans une autre. Original !

Le temps est superbe et j'ai le droit à steak spécial à déjeuner. Celui-ci est recouvert d'une tranche de lard et d'un œuf au plat ! Ils doivent pas manquer de protéines dans le coin.

De nouveaux billets pour ma collection (oui je garde un billet de chaque pays visités pendant ce tour du monde), un nouveau tampon sur mon passeport, ce rapide passage en Uruguay (à peine 7h) se clot par un splendide coucher de soleil. Ce fut bref... mais intense !

Bonus

Pour toi qui ne connaît pas l'espagnol, voici les cours de débrouillage en langue étrangères pour le nuls de retour

Bonjour	Merci	Au revoir
Eau Là, Quête Halle ?	Mou Chasse Gras Scie As	A dit Os As Ta Loué Go