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Ma révolution de 11 mois autour du monde
Ma révolution de 11 mois autour du monde
  • Un an c'est le temps que met la Terre à faire un tour complet autour du Soleil : les astronomes appellent cela une révolution. Et bien pendant cette durée, j'ai décidé de faire mon tour de la planète : c'est MA révolution :-)
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10 novembre 2013

Chouchou Yaya

Me voici donc au bout du monde, en pleine Terre de Feu. Contrairement à ce que le nom évoque, il y fait sacrément froid. En fait, pour vous faire la météo du coin, il faut près de 4 prévisions différentes par jours, car c'est le nombre de fois minimum où la météo change. On peut se réveiller sous une tempête de neige, voir un ciel bleu magnifique à midi, de la pluie tout l'après-midi, et une soirée dégagée. Et dans la même journée, des températures qui varient de -5°C à +15°C. Ça fait des sujets de conversations complémentaires.

 

Je loge dans une sympathique auberge de jeunesse (au moins digne de figurer en tête des plus accueillantes de mon séjour) où j'ai rejoins Emilie, rencontrée 10 jours plus tôt et plusieurs milliers de km plus au Nord. Emilie finit son séjour argentin et va partager cette aventure terre-de-feuesque (OK, c'est la dernière fois que j'invente des mots) et me donne des bons plans sur mes futures destinations, puisqu'elle les a déjà visités.

 

L'ambiance est plus routarde que c'est que j'ai pu avoir à Buenos Aires par exemple, et c'est tant mieux. La fille de l'accueil décrète qu'elle ne veut pas me parler en anglais (alors qu'elle le parle avec d'autres clients), je n'ai pas d'autre choix que de progresser un peu en espagnol/

 

Ushuaïa c'est le port le plus au Sud de la planète, et c'est aussi le point de départ de plusieurs croisières pour l'Antarctique. Le voyage dure au minimum 2 à 3 semaines, et vaut au moins dans les 7.000 dollars. On peut trouver des places de dernière minute qui sont « bradées » à 4.000 dollars pour partir le lendemain. J'aurais pu me laisser tenter si j'avais 4.000 dollars de réserve, mais je n'ai pas encore gagné au loto, ce ne sera donc pas pour cette fois. Un retraité italien, type vieux baroudeur, a appelé son banquier dans la journée et réuni la somme, il part le lendemain, en faisant rêver les autres voyageurs de l'auberge. Moins de 30.000 personnes ont été faire une croisière en Antarctique à ce jour, c'est un peu le voyage ultime. Pour moi, ce sera pour une autre fois.

 

Ce qui me surprend ici, c'est le nombre d'affiche revendiquant les Malouines. Ushuaïa s'affiche d'ailleurs comme la capitale des Malouines. C'est troublant, je ne suis pas super calé sur la guerre des Malouines, mais je pensais que les Anglais avaient fini par gagner. C'est bien le cas, après vérification, et les îles ont statut équivalent à un Territoire d'Outre Mer britannique. Pourtant, sur toutes les cartes que je verrai en Argentine, les Malouines sont indiqués comme territoire argentin. Visiblement, le sujet est très sensible et fâche, et je comprends un peu mieux pourquoi je croise si peu d'Anglais ici. Pour l'anecdote, je découvre (merci Wikipedia) que le territoire français en Antarctique (qui s'appelle la Terre-Adélie) est aussi contesté, mais par les USA qui considèrent qu'il leur appartient. Un peu comme la vie privée et les conversations téléphoniques des français en fait... mais passons.

 

Nous profitons des alentours pour randonner sur le glacier (une montagne, en fait, rien à voir avec ce que je verrai au Perito Merino) qui offre une vue superbe sur la Ville, puis le lendemain, le parc national. L'arrivée au parc se fait sous un vent glacial avec de la neige. La journée promet d'être difficile et la randonnée rude. Mais comme je vous avais prévenu, le temps change très vite, et heureusement d'ailleurs, et nous ferons la randonnée dans des conditions parfaites. Paysages superbes, vue sur une montagne qui ressemble au logo de la Paramount, rencontre avec UN castor et des renards, il y a bien sur le panneau pour immortaliser cette venue au bout du monde. C'est tout un symbole. Nous sommes à près de 18.000 km de l'Alaska, qu'on pourrait rejoindre en prenant la route Panamerica qui part d'Ushaïa vers l'Alaska. Petit déception, il semblerait qu'il n'existe pas de panneau identique en Alaska. Prendre un photo aux deux endroits serait une bonne idée pourtant !

 

Le dernier jour, nous effectuons une croisière dans le golf pour apercevoir des phoques, des oiseaux et le fameux phare des éclaireurs. Les journées se finissent dans une parilla locale (un restaurant de grillade) avec un vin et une viande à tomber par terre, et qui sont mérités au regard des kilomètres que nous accomplissons la journée.

 

Chouchou-yaya (j'ai décidé qu'après avoir atteint le bout du monde, je m'octroyai le droit de donner un surnom affectif à la ville) est endroit très particulier. On se sent loin de tout, et c'est peut-être ça qui en fait son charme. A partir de maintenant, je vais remonter vers le Nord, puisque que je ne peux aller plus au Sud (ma banquière refuse de me donner gracieusement 4.000 dollars pour aller visiter l'Antarctique, cette mesquinerie lui vaudra de ne pas être citée sur ce blog).

 

Un peu fatigué des plus de 30 heures de bus, je me fait plaisir en prenant l'avion pour rejoindre El Calafate, ma prochaine destination près des Andes, dans le sud de la Patagonie (et, je vous préviens d'avance, en Patagonie, on ne rencontre pas Florent Pagny !)

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