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Ma révolution de 11 mois autour du monde
Ma révolution de 11 mois autour du monde
  • Un an c'est le temps que met la Terre à faire un tour complet autour du Soleil : les astronomes appellent cela une révolution. Et bien pendant cette durée, j'ai décidé de faire mon tour de la planète : c'est MA révolution :-)
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13 août 2013

Les daims attaquent

Camille m'a rejoint au Japon et nous allons donc profiter à deux de ce voyage. Je sors donc forcément de mon mode « tour du monde en solo » pour passer trois semaines de vacances à deux – et au passage prendre beaucoup de retard dans la tenue du blog, parce que j'avais mieux à faire:-).

 

C'est elle qui s'est chargée du programme du voyage, et c'est avec plaisir que je me laisse guider et me repose sur elle. Plus besoin de réfléchir à ma prochaine destination, trouver un logement (elle a tout réservé), etc. Ce sont des VRAIES vacances !

 

A peine débarquée de l'aéroport, nous prenons le train pour la gare centrale de Tokyo puis le Shinkansen direction Kyoto. Le Shinkansen, c'est le TGV japonais.

 

A Kyoto, nous logeons dans une auberge de jeunesse flambant neuve, dans une déco tout ce qu'il y a de plus moderne (tout est en béton brut, et ca donne un coté loft d'artiste du plus bel effet). Tous les équipements mis à disposition (ordinateurs, douches, cuisine) sont du dernier cri, c'est impressionnant. Cette base de départ est située au sud de la gare de Kyoto, un bon endroit pour rayonner à la fois dans ville et dans la région.

 

Nous profitons de la ville et découvrons avec plaisir les temples zen des japonais. Pas de fioritures, de tape-à-l'oeil ou autres comme dans les temples religieuxe, dans les temples zen, c'est simplicité, sobriété, et harmonie avec la nature. Et nous adorons !

 

Nous allons en profiter pour visiter Nara située à environ 1h de train de Kyoto. Une ville particulière puisque de nombreux daims vivent en liberté dans le parc historique. Des marchands vendent des sachets de « biscuits » spécial daim. Je n'ai jamais nourri un daim, ça se tente non ?

 

Bon, là, je découvre qu'il faut de l'expérience. Dès que vous achetez le paquet, les daims pigent que vous allez leur donner à manger, mais bien entendu, ils ne font pas patiemment la queue en attendant que vous leur donniez leur biscuit. Il me faut un certain temps pour ouvrir le paquet et sortir les 6 ou 7 biscuits qu'il contient. Plus de temps qu'il n'en faut à une demi-douzaine de daim pour m'encercler et se précipiter sur le paquet. Je lève les bras pour le mettre hors d'atteinte. Et là, l'un des daims me mord tout simplement les fesses pour que je me dépêche. Les fesses mordues par un daim ? Je ne regarderai plus Bambi de la même façon.

 

Hormis cette tentative honteuse d'atteinte à ma personne physique, tant qu'on n'a pas de nourriture dans les mains, ils restent tranquilles de leur coté.

 

On apprécie vraiment beaucoup Nara. L'ambiance, les temples, les daims (vous voyez je ne suis même pas rancunier). Si bien qu'à partir de là, on aura souvent tendance à comparer nos visites suivantes à celle de Nara, et à les commenter laconiquement d'un « Ca manque de daim ici quand même ! ». La densité de daim à Nara devient un mètre-étalon du coté bucolique de nos visites, et c'est à Nara que nous en verrons le plus.

 

Après Kyoto et Nara, nous nous rendons à Miyajmima, une ile situé en face d'Hiroshima.

 

Cette île dispose d'un célèbre tori flottant (le tori est une arche typiquement japonaise située à l'entrée d'un sanctuaire ou d'un endroit religieux). Les brochures touristiques précisent même que lors d'une visite ici, un premier ministre japonais a déclaré que ce tori était l'un des trois monuments phare du Japon. D'ou notre interrogation existentielle : quels sont les deux autres ? (si vous avez la réponse, on est preneurs). L'île est superbe (il y a même des daims ici aussi, donc c'est un gage de qualité), et nous dormons dans un ryoken, un hotel typique japonais. Donc avec les cloisons coulissantes en feuille de papier, les tapis d'osier qui recouvrent le sol, les futons et le service à thé à disposition : la grande classe. Mais ce n'est pas fini. Le soir, nous avons le droit pour le diner à une farandole de plats différents tous aussi bon les uns que les autres. Dont un steak fabuleux !

Après avoir supporté pendant un mois et demi en Inde l'absence de bœuf au repas, j'attends avec impatience l'Argentine, dont la viande est réputée être l'une des meilleures. Et bien, là, il va falloir s'accrocher les argentins. Mon niveau d'exigence est remonté.

 

Le lendemain nous nous rendons à Hiroshima pour visiter la ville. Alors déjà, il sembe qu'on prononce « Shiro -shima » et non pas « hiro-shima ».

On visite alors le mémorial de la paix. S'il y a bien une chose que j'aurais appris lors de ce voyage en Asie, c'est le coté asiatique de la seconde guerre mondiale, qu'on étudie peu ou pas du tout dans les cours d'histoire en France.

J'avais un peu peur que les Japonais présentent la guerre de façon non neutre, et se placent en simple victime (c'est quand même eux qui ont envahi tous les autres, et de manière violente, pour les « civiliser »... les autres peuples asiatiques ne sont d'ailleurs pas tous fans des japonais, loin s'en faut). Mais non, ils présentent les faits sans parti pris et sans vouloir oublier leur politique guerrière de cette époque. Ils assument.

Puis bien sur, c'est la salle des petites histoires, qui nous racontent les horreurs personnels de certains habitants d'Hiroshima le jour de l'explosion de la bombe. En gros, vous prenez l'histoire d'un adolescent qui faisait des travaux forcés ce jour-là, vous expliquez ce qu'il a enduré (et les conséquences de la chaleur peuvent faire des dégats physiques véritablement atroces) et vous racontez l'histoire des parents qui sont venus les chercher après l'explosion, soit en trouvant juste les restes des vêtements, soit en le trouvant si mal en point qu'il est décédé dans les 48h. Impossible de rester insensible aux histoires ou de retenir une envie de vomir quand vous voyez la reproduction des certains corps se décomposant sous les plusieurs milliers de degrés.

Au détour d'un couloir, une dame nous donne deux grues en papier. J'hésite d'abord à accepter – c'est mon réflexe depuis l'Inde. En Inde, on ne te « donne » jamais rien, il faut payer après, même le soit-disant moine qui m'avait « donné » sa bénédiction. Mais ici, on est au Japon, et quand on donne, on donne vraiment.

Ces deux grues symbolisent la paix. Une petite fille atteinte de leucémie après la bombe décida d'en faire des millions. Elle mourut avant mais l'histoire toucha tellement de gens que d'autres enfants continuèrent la confection de grue.

Bizarrement la ville est superbement fleurie, très verte. On nous explique que les conséquences de la radio-activité sont présentent pendant des millénaires, mais ici, 70 après la bombe, la vie s'écoule normalement, même si on ressent quelque chose de cérémonial dans l'air.

 

Ma réflexion après cette visite, surtout en pensant à Fuckushima, c'est me demander comment, connaissant les telles conséquences d'une explosion, les japonais ont pu accepter l'installation de centrale nucléaire sur leur sol (et ils doivent bien le regretter maintenant). Une manière de réfléchir sur les risques nucléaires et leurs conséquences sur la santé (message annoté par le bon gros et puissant lobby nucléaire français : dans notre pays magique qui repousse les nuages radioactifs à la frontière, il n'existe aucun risque merci de ne pas visiter Hiroshima pour ne pas mettre en doute nos déclarations ou vous mettre à réfléchir de manière personnelle sur le sujet)

 

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