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Ma révolution de 11 mois autour du monde
Ma révolution de 11 mois autour du monde
  • Un an c'est le temps que met la Terre à faire un tour complet autour du Soleil : les astronomes appellent cela une révolution. Et bien pendant cette durée, j'ai décidé de faire mon tour de la planète : c'est MA révolution :-)
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4 août 2013

Malacca et couchsurfing

Après Singapour, c'est direction Malacca. Une petite ville qui se situe sur la cote Ouest, quasiment à mi-distance entre Singapour et Kuala Lumpur.

 

Encore une ville classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Et même si le charme y opérera plus sur moi que Georgetown, je trouve encore ce classement un peu « excessif ».

 

Je loge dans le quartier chinois, assez central pour visiter tout à pied. La guesthouse me donne l'impression d'être un repaire un peu hippie. Pas mal de voyageurs squattent en permanence la réception, j'en viens à me demander s'ils sont sortis dans les rues durant leur séjour. La chambre n'est pas trop mal, même si je dois noter que les logements en Malaisie sont le plus mauvais rapport qualité-prix de mon voyage jusqu'à présent. C'est plus sale qu'en Inde (oui, même en Inde je n'avais pas eu de punaises de lit dans des chambres à 5 €, ici, il y en a dans des chambres deux à trois fois plus cher), et quand je compare le prix que j'ai payé pour avoir certaines chambres en Thaïlande (avec salle de bain privative, eau chaude et ventilateur), j'ai ici, pour plus cher, une chambre minuscule et la salle de bains à partager. Mesquinerie ultime : souvent aucune prise électrique dans la « chambre » et aucune serviette de fournie. Je repartirai de la Malaisie avec un sentiment que le logement y est vraiment trop cher pour ce qu'il est et j'espère qu'ils se mettront au niveau standard de leur voisin. J'ai dormi dans des chambres à 5 dollars la nuit au Cambodge (pas ce qu'on pourrait qualifier de « grand » luxe) dont les hoteliers malais pourraient bien s'inspirer !

 

Particulaité de la ville : ses touks-touks ! Ils sont tous fleuris et diffusent de la musique des années 80 – de la musique anglo-saxonne bien entendu, n'imaginez pas non plus les chauffeurs malais entonnant Jordi ou Jeanne Mas.

 

La ville me donne le sentiment d'être un peu éteinte. Beaucoup de magasins ferment très tôt, ou sont complétement fermés. C'est encore le ramaddan, est ceci explique peut-être cela.

 

Après la visite de Malacca, je repars, reposé, pour finir mon séjour à Kuala Lumpur ou je dois prendre l'avion pour Tokyo.

 

Je vais tenter pour la première fois une expérience nouvelle pour moi : le couchsurfing !

Et ce sera toute une aventure.

 

Couchsurfing

 

Pour ceux qui ne connaitrait pas, le couchsurfing consiste à mettre en relation des gens qui sont prêts à héberger chez eux gratuitement des voyageurs en leur « prétant leur canapé », et ces mêmes voyageurs en quête d'une nuit chez l'habitant sans frais.

 

Je me suis inscrit sur le site il y a près d'un an, mais je n'avais pas encore eu l'occasion de trouver une chambre. J'ai fait des demandes en Inde et au Cambodge mais sans réponse. J'y suis retourné en me forçant , car j'avoue qu'à l'époque d'un Internet facile et convivial, je trouve que le site de Couchsurfing n'est vraiment pas pratique ni intuitif !

 

A Kuala Lumpur, j'opte pour la solution mettre un message sur le mur de la ville (comme une annonce). Bonne pioche, j'ai trois retours positifs qui me proposent un hébergement pour deux nuits.

 

Je consulte les profils des trois qui m'ont répondu, et je choisis celui qui a le plus d'appréciation positive.

 

C'est un étudiant d'une trentaine d'année qui finit une thèse sur … j'ai oublié en fait. Je crois que c'était en investissement international ou quelque chose dans le genre. Rien d'intéressant ni d'original comme les paysans de l'an mil au lac de Paladru.

 

On peut directement s'échanger des mails via Couchsurfing, mais il veut que je l'ajoute sur Facebook. Euh ?? Comment dire ? Je n'ajoute pas quelqu'un que je ne connais pas encore, et qu'est-ce qui gène dans le fait de s'échanger les infos via le mail de couchsurfing ?

 

La veille du jour J, je lui donne mon numéro – j'ai une carte prépayé malaisienne, ça facilite les choses. Il me donne son adresse, et me précise par deux fois qu'il faut absolument se laver avant d'aller se coucher chez lui (?!?). Je comprendrais plus tard qu'il partage en fais son matelas, et effectivement je peux comprendre que partager une chambre avec quelqu'un qui sent la transpiration ne soit pas du meilleur goût. Sauf qu'il ne me précise pas ce détail-là, et croyant avoir une chambre pour moi tout seul, je me demande pourquoi il s'intéresse à ce point au fait que je me lave avant de me coucher ou pas. Avec quelques explications, tout aurait clair dès le début.

 

Le jeune homme est accroc au portable. En mode « voyage », je n'ai pas le mien en permanence avec moi et le consulte rarement. Voyant que je n'ai pas répondu à son SMS sur les règles de lavage (que je connaissais déjà car il me les avaient précisés dans un mail), il me renvoit un SMS dix minutes plus tard !

 

Plusieurs SMS la veille de la journée, notamment pour m'expliquer ou il habite (assez loin du centre ville malheureusement), jusqu'à un dernier SMS (en anglais donc) me demandant si je suis straight mais me disant que ce n'est pas une offense.

J'avoue qu'à ce moment-là, mon vocabulaire anglais n'est pas suffisament large pour comprendre ce qu'il demande, et je pense qu'il me trouve peut-être « coincé » car je réponds de manière assez courte à ses SMS (j'ai un vieux téléphone à touches, et je constate qu'on devient moins « bavard » qu'avec un téléphone disposant d'un clavier tactile).

Dans le doute, et sans connexion Internet me permettant de comprendre à ce moment-là que straight signifie hétéro, je ne réponds pas à ce dernier message (vu que j'ai mal compris le sens, je suis limite vexé qu'il m'imagine être coincé).

 

Je débarque le lendemain vers 15h pour inaugurer mon premier couchsurfing. La résidence dispose d'un accueil avec un garde, je lui envoie donc un message pour qu'il vienne me chercher. C'est un grand blond qui débarque, Stefan, autrichien, qui a dormi là cette nuit et repart dans l'après-midi.

Quand je monte dans l'appartement, mon hôte (qui se fait appeler Edwin, c'est plus facile pour les européens), est au téléphone, avec sa mère si j'ai bien compris. Stéfan va visiter Kuala Lumpur et me propose de venir avec lui car Edwin est occupé. Stéfan prépare ses affaires, ce qui prend environ une demi-heure et au moment de partir, Edwin a enfin raccroché et vient me dire bonjour.

Je lui propose de rentrer le soir vers 20h s'il veut qu'on profite de la soirée dans le coin. Il est d'accord. J'accompagne donc Stefan dans le centre ville.

 

Une heure plus tard : texto d'Edwin. Il a une migraine et me demande de rentrer vers 22h. OK

Une demi-heure plus tard : nouveau texto d'Edwin. Une urgence familiale. Je ne peux pas rester les deux nuits prévus et je dois partir demain avant 9h ! Surprenant et soudain (et un peu suspect), je lui dit que ca ne me pose pas de problème (je suis invité gratuitement chez lui, je ne vais pas me plaindre non plus!)

Plus beaucoup de batterie sur mon téléphone, je l'éteins donc pour économiser un peu et pouvoir l'appeler quand je reviendrais le soir vers 22h.

Je suis donc de retour dans son quartier vers 22h. Je rallume mon téléphone. Entre-temps, j'ai eu un nouveau message de sa part. Il étudie avec des copains et me demande de revenir vers 23h – 23h30. Dommage de le découvrir à ma sortie du train, car il n'y a strictement rien à faire dans cette zone résidentielle pour occuper quelqu'un qui a 1h30 à perdre !

 

Je lui envoie un message vers 23h15 pour le prévenir que je suis en bas de chez lui. Il me répond d'attendre : il est sous la douche (corollaire : il lit ses messages et y répond tout en se lavant).

 

Je prends donc ma douche avant d'aller me coucher, et je découvre qu'en fait, il a érigé une barrière avec des coussins et édredons entre son espace et l'espace dédié au couchsurfeur. Même si je suis un peu énervé des messages reçus, et cette sensation d'être un peu « une poire », je prends sur moi et on discute un peu de voyages avant de dormir. Sujet facile : quand on fait le tour du monde on a toujours un pays dans sa liste que votre interlocuteur rêve de faire. J'essaie de me montrer poli et sociable même si j'ai le sentiment que l'excuse familiale n'a rien de réelle, et qu'il m'a un peu baladé ce soir.

 

Le lendemain je me réveille à 8h, et j'ai le temps de me doucher et de me préparer avant même qu'il se réveille. Vers 8h30, je suis prêt à partir, et on se dit au revoir. J'aurai le droit à une photo souvenir avec son smartphone (une collection orne les murs de sa chambre), même si je sens qu'il le fait plus par « politesse » qu'autre chose.

 

Je retourne donc dans un hôtel. Je m'aperçois que j'ai perdu des souvenirs que je dois envoyer en France. Heureusement, ils sont chez lui. Edwin va justement en ville et me propose de me les remettre en mains propres en début d'après-midi car il a un rendez-vous avec des amis. Je le retrouve donc à la sortie de la station de métro convenue pour récupérer mes affaires.

 

Edwin n'est pas seul. Il y a un autre européen avec lui. Surement un autre couchsurfeur à qui j'ai libéré la place sans le savoir. Peut-être parce que lui a répondu correctement à la question pour savoir s'il était straight ? Je ne le saurai jamais.

 

Expérience mitigée et pas forcément encourageante. Bref j'ai fait du couchsurfing !

 

 

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