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Ma révolution de 11 mois autour du monde
Ma révolution de 11 mois autour du monde
  • Un an c'est le temps que met la Terre à faire un tour complet autour du Soleil : les astronomes appellent cela une révolution. Et bien pendant cette durée, j'ai décidé de faire mon tour de la planète : c'est MA révolution :-)
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15 juillet 2013

Les îles thaïlandaises

Retour à Bangkok. Le trajet se fait en bus de Battambong à la frontière. Nous sommes 3 touristes à continuer en Thaïlande. On nous colle un petit sticker en nous indiquant de traverser la frontière. Notre bus lui ne continue pas. Là, j'aimerais savoir quelle assurance j'ai de faire la suite du trajet : je n'ai plus de ticket, je l'ai donné au chauffeur cambodgien, et si jamais personne ne vient nous prendre une fois en Thaïlande alors qu'on a payé le trajet intégralement ?

Réflexion du touriste habitué à avoir des garanties, des documents, et ce genre de chose. Mais comme je vous l'ai dit, ici, ce n'est pas dans les mentalités. J'ai même limite l'impression qu'ils trouvent insultant cette demande de renseignements. Un « don't worry » qui cache également un « je ne vous dirai rien de plus » clot cet exposé du chauffeur de bus.

On passe la frontière sans encombre, les douaniers thaïlandais ne demandent pas de bagchiche contrairement à leur homologues cambodgiens.

Un mini-bus nous attend effectivement coté thaïlandais pour nous emmener à Kao San Road – genre de simple phrase dont je sais que notre chauffeur coté cambodgien était suffisament doué pour dire cette phrase en anglais et ou je me demande donc à postériori pourquoi il n'a pas voulu en prendre la peine.

Le trajet en mini-bus est musclé ! On n'aura pas pu faire entrer une personne de plus dans le véhicule et les sacs à dos sont entre nous, il n'y a pas de coffre. Je redécouvre les conditions de circulations thaïlandaises. L'état des routes leur permet de rouler très vite, et ils doublent même s'il y a une voiture qui arrive en sens inverse. C'est facile me direz-vous, puisque la voiture d'en face se pousse sur le bas coté pour éviter la collision.

On met autant de temps pour aller de la frontière à Bangkok qu'on en a mis pour arriver à la frontière depuis Battambong. Alors que la distance est trois à quatre fois plus importante !

Encore Bangkok : je commence à connaître la ville, et c'est quelque chose d'agréable aussi d'arriver dans un endroit connu dans lequel on a quelques repères, ca change d'être en perpétuelle découverte.

Arrivé à Kao San Road, je décide d'y rester après l'avoir volontairement éviter la fois précédente.

C'est le début du mois de Juillet et la ville a changé par rapport à mes souvenirs du mois de juin.

Enfin, pas la ville, les touristes !

On a échangé les routards contre des touristes. C'est-à-dire que là ou je croisais un groupe d'anglo-saxons avec leur t-shirt bob marley et discutant des pays du monde qu'ils ont visité, ce sont désormais des familles venus exhiber leurs tongs et leur peau blanche qui réclame le soleil qui n'a pas daigné venir encore réchauffer l'Europe à ce moment-là de l'année. Les poussettes remplacent les joints. Les stands de tatoueurs font grise mine...

Les tarifs ont augmenté, et les réceptions d'hotel sont beaucoup plus expéditifs que lors de mon précédent passage.

Je prends mon ticket de bus de nuit pour Kho Tao. A priori le paradis pour les plongeurs, comment pourrais-je résister à une telle accroche !

Le trajet en bus de nuit est encore un moment mémorable : avant de prendre le bus, on nous fait passer un papier indiquant qu'il est susceptible d'y avoir des vols dans la soute, et donc de ne pas laisser d'objets de valeurs dans nos sacs à dos mis en soute. C'est rassurant, dites-moi. On nous incite également à prendre des photos du bus au cas ou pour disposer du numéro d'immatriculation si on doit porter plainte, et la compagnie décline ensuite toute responsabilité. En gros, ceux qui peuvent te voler, ce sont les agents de la compagnie, mais si ca arrive, leurs employeurs ne se considèrent pas responsables. Mes connaissances en droit thaïlandais ne me permettent pas d'exprimer un avis la-dessus, mais j'ai quelques doutes.

Faisant partie des personnes qui vont à Kho Tao, nous n'aurons qu'un seul arrêt « station d'autoroute » pour remplir l'estomac et vider les vessies. Autant vous dire qu'à ce moment-là, comme par hasard, tout le monde grignote depuis un endroit où il a vu sur la soute du bus.

Pas de vol, je ne vois pas comment cela serait possible d'ailleurs. Mon voisin de bus, allemand, a fait ce trajet plusieurs fois, il n'a jamais été volé. Ce ne sera pas mon cas non plus.

Nous sommes réveillés à 3h du mat et descendu du bus au milieu de nulle part avec un simple « attendez ici » (mais j'ai fini d'esperer une once d'explication sur l'organisation de quoi que ce soit..).

Nous sommes rejoints par d'autres groupes à 4h du matin. Nous sommes dans la rue devant la devanture d'une boutique fermée. Cette boutique sera finalement ouverte à 5h du mat par un thaïlandais qui viendra nous remettre des stickers à porter sur nos t-shirts (ils aiment bien ça les stickers de couleur, c'est pratique pour identifier tout de suite quels touristes va à quel endroit- mais pour le touriste attention à ne pas perdre ce simple autocollant qui peut avoir vite fait de se décoller). Un bus nous transporte finalement au port ou un bateau nous emmenera sur l'ile vers 7h. Un long trajet ou j'ai finalement passé plus de temps à attendre qu'à être en mouvement !

 

Kho Tao est effectivement impressionnant dès l'arrivée. Un magasin sur deux est une école de plongée. Je n'ai jamais vu ça. J'ai l'impression qu'il y a plus d'école de plongée que d'habitants sur l'île.

L'île attire surtout les débutants qui vont pouvoir ainsi passer le premier niveau de plongée du système PADI (ce qu'ils appellent l'OPEN WATER) car il serait l'un des moins chers du coin (voire du monde).

PADI c'est le système anglais de fédération internationale de plongée.

Il existait déjà le système CMAS crée par les français, mais vous avez déjà vu des anglo-saxons mettre en pratique un système qui a été inventé par des français ?:-)

Deux écoles un peu différentes. Pour résumer le point de vue CMAS, la plongée est activité qui peut être dangereuse et il faut apprendre sérieusement certaines notions avant d'avoir un niveau de compétence. D'ou parfois des instructeurs un peu tatillon, et certains clubs avec une organisation « militaire » ou il m'est arrivé de me demander si je venais pour prendre du plaisir ou pour finir dans les commandos marins. Pour certains CMAS, PADI c'est la version commerciale de la plongée. Sous-entendu, l'important c'est de payer, ils accordent moins d'importance aux compétences. Pour les PADI, eux considèrent qu'ils rendent la plongée plus accessible au plus grand monde. Je resterai neutre dans le débat mais je remarque toutefois qu'avec mon niveau 2 en CMAS, c'est la première fois qu'un club m'autorise à faire des plongées sans production d'un certificat médical de non contre-indication. J'ai aussi rencontré une plongeuse avancée PADI qui n'avait jamais appris à se servir de tables de plongée !

Beaucoup de ces écoles de plongées donne des sentiments d' « usine ». Je finis par trouver un centre à taille « humaine », et vais alors profiter d'une demi-douzaine de plongée aux alentours de l'île.

Les récifs sont très fournis en corail et en poisson. L'eau est claire, et j'en profite pour réaliser des vidéos sous l'eau : la GoPro fonctionne parfaitement (encore merci du cadeau au passage !).

C'est aussi l'occasion de faire des rencontres sur le bateau, et de partager entre autre, les points de vue avec un couple qui fait aussi un tour du monde, et un français revenu de travailler plusieurs mois en Australie (encore un!).

Quand le bateau part en mer, il y a la possibilité d'effectuer deux plongées à chaque fois. Quand je ne plonge pas les deux fois, j'en profite pour faire du snorkeling dans le coin (nager avec masque et tuba pour ceux qui ne connaîtraient pas le terme). Je suis donc en train de faire du snorkeling dans un lagon, quand tout à coup, j'aperçois une silhouette à 10m de moi. Je connais cette silhouette. Tout le monde la connait. Un requin. L'animal doit faire 1m50. Il nage dans une profondeur d'eau de moins de 2m. Je ne pensais pas que c'était possible qu'ils s'aventurent dans ces environs. Il ne me remarque pas et disparaît vite.

Sur le moment, je ne suis pas du tout rassuré. Il y a plein de monde sur la plage. Personne ne réagit. Il faut dire qu'il est timide et n'a pas sorti sa nageoire en arrivant comme Hollywood nous l'a appris.

Pas de cri. Pas d'incident. Je retourne sur le bateau pas très rassuré tout de meme, je me demande même si je ne l'ai pas imaginé. L'un des profs de plongées m'apprendra par la suite qu'il s'agit d'un requin à pointe noire, qu'ils sont assez fréquents dans cette zone, qu'ils fuient la présence de l'homme et qu'ils n'attaquent pas.

Je me suis fait peur tout seul inutilement. Mais d'un autre coté, j'ai la satisfaction d'avoir enfin vu un requin dans l'eau « en vrai ».

Dès le lendemain je retourne sous l'eau avec la caméra pour le prendre en photo. A défaut d'avoir réussi à photographier un tigre, un requin c'est un bon lot de consolation.

Mais vous vous en doutez, aucun requin ne pointera le bout, noir, de son aileron ce jour-là !

Les vidéos de ces aventures :

Epave du HTMS Sattakut

 

Un banc de poissons sous l'eau

 

 

 

Kho Pha Ngan

 

Je pars de Kho Tao vers Pha Ngan (les « h » ne se prononcent pas - je me demande souvent l'intérêt d'écrire des lettres qui ne se prononcent pas, mais je suis en thaïlande, donc je ne pose plus de questions!).

Je pars avec de splendides souvenirs de fonds marins et une insupportable douleur dans l'oreille gauche.

Dans ce coin du golfe de la thaïlande, il y a trois îles : Kho Tao, Kho Pha Ngan et Kho Samui.

Si Kho Tao est le paradis de la plongée, Pha Ngan est censé être celui des fêtes de plage, et Samui un mélange des deux en plus confortable donc en plus cher.

Kho Pha Ngan est surtout le repère de fétards qui venaient ici pour faire la fête les jours de pleine lune. C'est ici qu'est né la fameuse Full Moon Party. On fait la faite sur la plage sur de la musique électronique et on se badigeonne de peinture fluos. Comme ça a du succès, le tourisme étant adaptatif, c'est devenu une vraie organisation et il y a désormais des fêtes pour chacune des phases de la lune ! Je suis présent au moment de la demi-lune. Pourquoi ne pas en profiter pour découvrir à moitié cette institution (oui, ce ne serait qu'une half-moon party) ?

J'ai l'impression que l'île n'est rempli que d'européens qui viennent uniquement pour faire la fête. Ils ne profitent pas même pas de la plage et certains passent leur temps au bord de la piscine alors que la mer est à 10m.

J'aimerais visiter la réserve d'ile voisines qui ne peuvent se voir que par excursion en bateau. Si vous avez vu le film « La Plage », il y a une île cachée dans un archipel interdit d'accès. Cet archipel existe vraiment, et c'est une réserve naturelle.

Mais je ne la verrai pas.

Le temps n'est pas de la partie, et ma douleur à l'oreille est vraiment insupportable. Je finis par aller voir un médecin qui me donnera des anti-inflammatoires.

Rien à faire que dormir pour que ca passe et profiter de la plage. Sauf que la plage ou je me trouve, il faut marcher près de 50 m pour ne plus avoir pied et pouvoir nager, et que sur ces 50 m, le sable est plein de rocher et de coquillage. Résultat : qui veut aller se baigner, s'écorche la plante des pieds (vous avez de la chance, ce proverbe rime en français, alors qu'il ne rime pas en thaïlandais).

Après une tentative échouée, je comprends finalement mes congénères se délassant au bord de la piscine et les envie.

Je suis malheureusement trop abruti par les médicaments et la douleur pour aller faire un tour à l'half-moon party. Toutefois, j'apprends que la pluie et la coupure électrique de cette nuit-là ont un peu gaché la fête. Un peu moins de regrets à avoir pour moi.

Finalement, cette ambiance très touristique de la Thaïlande en juillet finit pas me lasser. J'ai le sentiment de ne plus voir que des européens.

 

Un midi je profite à mon insu de la conversation de mes deux voisines, françaises en congé. Elles discutent du futur nom du bébé royal à venir. Si cela m'aurait permis de me faire rire, je réalise que mon quota de dépaysement est arrivé en dessous du seuil que je me suis fixé !

 

 

(Extrait :

  • Moi je sens qu'elle va l'appeler Victoria

  • Comme la mère d'Elisabeth ?

  • -Mais non, c'était la mère du bègue!)

 

Il est peut-être temps de quitter la Thaïlande pour la Malaisie, pour vivre des choses plus proches de ce que j'apprécie en voyage. Cette pause plage a porté ses fruits, même si elle n'a pas épargné mes oreilles.

 

Je prends donc le bateau suivant pour revenir à terre et descendre en Malaisie.

 

Arrivée à la gare à 18h, le prochain train pour Butterworth est à 1h30 du mat. Tuer le temps sans s'endormir est devenu mon nouveau hobby !

 

Ca y est je quitte la Thaïlande avec le sentiment qu'on peut y découvrir plein de choses, que j'aurais encore plusieurs raisons d'y revenir.

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Commentaires
B
C'est ce qui s'appelle une plongée chez les autochtones... en cas de visite à la "bonne" période, si j'ai bien compris ;)
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